Coloration végétale

Qu'est-ce que la coloration végétale ?

La coloration végétale représente une méthode de coloration entièrement naturelle, élaborée à partir de feuilles, racines, écorces, ainsi que des graines provenant de diverses plantes tinctoriales et ayurvédiques. Après avoir été réduits en poudre, ces éléments végétaux offrent une vaste gamme de teintes, de reflets et de nuances.

L’atout majeur de la coloration végétale réside dans le respect de la structure originelle du cheveu. Les pigments issus des plantes présentent une affinité naturelle avec la kératine du cheveu, s’attachant solidement à la fibre capillaire. Contrairement aux colorations chimiques, la couleur végétale n’infiltre pas l’intérieur du cheveu, mais l’enveloppe délicatement, fournissant ainsi une alternative qui préserve la structure capillaire tout en conférant une magnifique brillance naturelle.

La coloration végétale va au-delà de la simple coloration en devenant un véritable soin pour les cheveux, améliorant leur qualité tout en offrant des propriétés réparatrices.

En quoi est-elle différente d’une coloration d’oxydation?

Les pigments végétaux se superposent aux pigments mélaniques, créant ainsi une coloration unique. Cette teinte particulière résulte d’une composition exclusive qui tire son inspiration de la base naturelle des cheveux, combinée à une palette variée de pigments végétaux. 

De plus, cette coloration présente une durabilité équivalente à celle des colorations chimiques tout en assurant une couverture intégrale des cheveux blancs à 100%.

La coloration d’oxydation

L’agent alcalin agit en écartant les écailles du cheveu. Les pigments mélaniques subissent une oxydation (le cheveu s’éclaircit). Les pigments synthétiques pénètrent le cortex et le teintent, contribuant ainsi à la suppression partielle des pigments mélaniques, qui sont remplacés par les pigments synthétiques. Pour refermer les écailles, l’utilisation de produits acides est nécessaire, bien que cela fragilise la structure fondamentale du cheveu.

Un peu d'histoire

Lorsque Ramsès II, le Pharaon d’Égypte, optait pour la coloration capillaire, il s’agissait de la coloration végétale. En effet, l’une des premières occurrences de cette pratique remonte à l’Antiquité égyptienne. Le grand Pharaon utilisait la coloration pour dissimuler ses cheveux blancs, utilisant à l’époque des substances entièrement naturelles, notamment le henné, incorporé à du sang de bœuf ou des têtards écrasés.

Pour obtenir une teinte noire, l’extraction d’indigo provenant d’une plante tinctoriale appelée indigotier était nécessaire. À l’époque de la Rome antique, les colorations aux tons rougeâtres ont commencé à faire leur apparition. Le henné était alors mélangé à des herbes et à des poudres colorantes à base de safran, particulièrement utilisé chez les blonds.

Depuis lors, la conception artisanale de ces colorations a permis d’explorer de nombreuses ressources issues du corps des plantes, de leurs racines, de leurs pétales, mais aussi de l’écorce ou des fruits des arbres, etc.

Ces mélanges étaient créés de manière expérimentale en associant différents végétaux pour combiner leurs pouvoirs couvrants ou pour varier les reflets. Pour renforcer la tenue, on jouait sur les temps de pause et sur la répétition des applications.

Madame Adelina Patti, célèbre diva soprano de l’époque victorienne, icône de beauté reconnue à travers le monde, teignait ses cheveux châtains au henné à la fin du XIXe siècle. Souvent citée comme étant à l’origine de l’introduction du henné dans le monde de la mode européenne, les femmes de l’époque admiraient ses longs cheveux auburn et s’empressaient de suivre son exemple.

En 1900, elle devint la diva la plus célèbre de son époque et la deuxième femme la plus connue en Grande-Bretagne, après la Reine Victoria. Les hommes menaçaient de mettre fin à leurs jours si Mme Patti ne les prenait pas comme amants, et les femmes l’enviaient, cherchant à imiter son style de vie : richesse, beauté, célébrité, exotisme, romantisme, adoration, le tout avec une chevelure teinte au henné !

Faute de pouvoir acquérir l’exotisme de cette grande dame, elles pouvaient au moins se procurer du henné. Au sommet de sa carrière, alors que ses cheveux auraient dû commencer à grisonner, elle continua à les teindre, préservant ainsi une chevelure à la mode : longue, épaisse, en bonne santé et d’un rouge foncé.

Les cheveux teints au henné sont devenus un symbole de sensualité orientale et d’exotisme. À la fin de l’époque victorienne, les femmes laissaient pousser leurs cheveux très longs et les coiffaient en différents types de chignons très élégants : lâches, tressés ou très élaborés. Beaucoup d’entre elles utilisaient le henné pour dissimuler les mèches grises et préserver la brillance et la santé capillaire.

De nos jours, encouragés par certains fabricants, nous redécouvrons les bienfaits des colorants végétaux.